



Radio Corse Frequenza Mora
Citadelle de BASTIA
MAÎTRISE D’OUVRAGE
Maitrise d'Ouvrage Mandataire : Seml Bastia Aménagement
Maitrise d'Ouvrage : Radio France
MAÎTRISE D’ŒUVRE
Architectes : atel’architecture, PJ Monti & ML BENEDETTI
Acousticien : Studio DAP
BE Fluides : SMI
BE Structure : ISB
BE VRD : Blasini
PROGRAMME
Construction et Aménagement de la station France Bleu Frequenza Mora
Zone Antenne
Open Space Rédaction
Open Space Animation
Espace Administration
Projet RT2012 Rénovation.
SURFACE
SP : 810 m2.
MISSION
Base, HQE.
COÛT DES TRAVAUX
1,6 M€ h.t.
DATE DE LIVRAISON
Aout 2015
Cette toiture c’est un geste, le geste d’un papier contenu dans la paume d’une main, qui a rendu des facettes aléatoires, lui a donné beaucoup de légèreté, et est venu le suspendre comme un lien, une passerelle….entre les remparts et la ville, entre un contexte historique qui habite encore les lieux et un programme contemporain, place publique de demain, entre deux volumes, tout simplement, pour abriter les locaux de RCFM.
Nous avons eu cette chance de pouvoir travailler sur un site historique, celui de la citadelle de Bastia.
Une chance mais aussi une véritable responsabilité ressentie à chaque instant de la conception, entre respect du passé et volonté d’avenir, et remettant en question la notion que nous avions du patrimoine.
Ne rien enlever de l’histoire des lieux, riche petit bout de passé, ne rien envahir…
se taire pour révéler… mais de la force dans nos convictions …
Voila notre démarche…
Dans le contexte de ce projet nous avons :
Un site historique : le bastion Saint Jean Baptiste,
Un projet particulier : la station de radio locale, RCFM
Notre démarche n’était pas sure d’aboutir, mais notre engagement était entier avec trois priorités :
1 - Respecter et valoriser les lieux existants
2 - Respecter le programme
3 - Offrir une architecture authentique dans un geste fort, en cohérence avec son temps,
assimilant les taches de conservation et de construction.




















RESPECTER ET VALORISER LES LIEUX EXISTANTS : UN BASTION DE LA CITADELLE
Le site c’est le bastion Saint Jean Baptiste,
Les bastions sont des espaces à part dans la citadelle, ils sont des espaces fermés et déconnectés des parties urbanisées. Celui-ci se compose des remparts qui ferment le site, d’un chemin de ronde qui le termine et d’un terre-plein qui surélève la partie utile du site.
Le vocabulaire architectural y est également particulier : poudrière, échauguette, chicanes, courtines, canonnière … souterrain, porte secrète…
Ces éléments de l’architecture défensives évoquent l‘histoire d’une manière concrète et permettent de se situer dans un autre temps. D’autres bâtiments d’époque plus récente ont été implantés sur le site, ils ont réorganisés l’arsenal du le bastion.
La ville est également très présente de toute part… à l’intérieur comme à l’extérieur des remparts.
Engager cette démarche de respect et de valorisation c’était :
1 – Comprendre le contexte historique
Il a fallu s’enrichir de l’histoire du site : un travail de recherche qui s’est fait en concertation avec la direction du patrimoine qui nous a prêté mains fortes pour comprendre le contexte historique, les évènements, en relation avec les constructions du site.
2 – Appréhender une démarche sensible des lieux
Nous avons fait un travail sur l’approche sensible des lieux : en y montant plusieurs fois, en analysant chaque bâtiment, sa composition, leur importance, et les nombreuses subtilités du site se sont révélées au fur et à mesure de l’étude.
De nombreux points de vue se sont révélés : chemin de rondes, chicane de la porte louis XVI ….
3 – Mettre le doigt sur les premières contraintes techniques
La fonction particulière du site, l’enchevêtrement des évènements passés, ont rendu le site complexe :
Bâtis existants de nature et d’époque diverses, hauteurs de planchers et de corniches différentes pour les bâtiments à relier, sol constitué de remblais fins empêchant des points d’appui centraux, voutes souterraines…
4 – Soumettre les premières esquisses à l’Architecte des Bâtiments de France
Les échanges continus que nous avons eu sur ce projet ont bien montré la difficulté d’investir les lieux.
Nous avons fait la proposition de plusieurs possibilités d’occupation de l’espace et un « geste » nous a réconcilié, ouvrant d’autres perspectives de travail.
Intervenir sur ce lieu d’exception, l’idée parut à certains moments de plus en plus inconcevable.
Mais le programme étant une exception également, la radio locale RCFM, place publique par la fonction,
Aboutir ce projet représentait le meilleur moyen de redécouvrir le site.
RCFM PLACE PUBLIQUE, TOUT UN PROGRAMME
Cette station de radio, c’est avant tout un outil de travail complexe pour ses utilisateurs et comprenant plusieurs zones de travail :
zones de réception du public, zones techniques, zones de rédaction et d’animation, zones d’enregistrement, zone administrative.
La concertation avec les représentants de rcfm, dans l’idée de l’adaptation au site, a valu de nombreux échanges et là aussi, de nombreuses remises en question.
Encore fallait-il que chacun comprenne l’enjeu, celui du patrimoine et de l’architecture.
Le site pouvait il accueillir ce programme ? il a fallu certainement quelques concessions, quelques adaptations ….
Le site en valait-il la peine ?… je pense que oui …
pour les utilisateurs, qui bénéficient d’un cadre exceptionnel
pour les bastiais, qui vont certainement découvrir ce petit bout de ville très longtemps reste fermé.
LE PROJET ARCHITECTURAL : UN TRAVAIL AUTHENTIQUE
La requalification du bastion nord ne doit pas uniquement se penser avec le programme engagé de rcfm, mais il doit proposer une architecture évolutive à la fois dans l’espace et dans le temps…
L’architecture qui tend a émerger se situe entre le respect des construction du passé et la volonté de modernité des nouveaux espaces de travail.
La démarche architecturale se fera selon plusieurs étapes :
Imposer une démarche urbaine et paysagère
Libérer le site de ses bâtiments parasites, Ouvrir le site aux passants,
Redécouvrir le chemin de ronde
Il forme une circulation haute sur le site du bastion nord et donne un point de vue surélevé à la fois sur la place d’arme et sur le site.
Valoriser les bâtiments existants
Faire émerger les bâtiments anciens comme des volumes remarquables, ils seront le socle du projet à venir.
Soigner leurs lésions, souligner leurs ouvertures, retrouver leurs menuiseries si spécifiques,
Conserver leurs caractères, comme un témoignage…
Investir le site du programme
Le projet va intégrer trois bâtiments existants :
Le premier bâtiment qui fait corps avec le bastion et les remparts : l’espace du rdc contiendra les studios et espaces techniques
Les deuxième et troisième bâtiments qui sont dans la continuité des pavillons d’entrée nommés « nobles douze ».
Ils contiendront les espaces administratifs
Le projet, lui, va investir le centre du terrain à la manière d’un plateau paysager,
Il va former une grande plateforme libre privilégiant les connexions et les vues entre intérieur et extérieur du nord au sud.
Pour cela il figure comme une passerelle totalement vitrée nord/sud, laissant place à l'espace de travail principal : "l'open-space"
Il va ainsi faire le lien entre les deux entités construites, entre les remparts d’un coté, la ville de l’autre.
Là, on commence à trouver du sens à notre projet par la démarche
Se détacher de toutes les contraintes et réveiller l’élan architectural
La première étape du projet, qui se développe sur un niveau rez-de-chaussée a été de réaliser une continuité de vues et de cheminements, et de proposer la transparence : de larges baies vitrées sont mises en place permettant de jouer à la fois sur la continuité (des vues et des connexions) et sur le reflet : notamment celui du chemin de ronde.
La deuxième étape vient du chemin de ronde qui offre une vue sur la toiture.
La toiture comme véritable enjeu architectural et technique :
- franchir une très large portée
- absorber la différence de niveau entre les trois bâtiments existants (entre les corniches, les fenêtres, les portes fenêtres de part et d’autre)
- ne pas s’adosser au sol, en effet il s’agit de remblais et donc le bon sol se situe très profondément
- offrir une cinquième façade digne des lieux, visible depuis le chemin de ronde
Notre geste a mis beaucoup de temps a murir, c’est à la fois un geste spontanée et réfléchi, une réponse à un ensemble de problématiques rencontrées, synthétisées dans la toiture.
Il s’agit d’une structure métallique autoportée comme une maille tridimensionnelle, sans point d’appui.
Elle symbolise l’enchevêtrement des lieux, des événements et des idées, le désordre et la confusion peut être … mais une toiture unie, une véritable passerelle …
entre les remparts et la ville, entre le contexte historique qui habite encore les lieux et le programme contemporain de la radio
Provoquer l’éveil et la curiosité sera notre parti pris sur l’architecture.
Une architecture authentique nous l’espérons, délibérément au service du projet